5 janvier 2024

École Ste-Amélie

École Ste-Amélie


39 Av. Marquette
Baie-Comeau, QC G4Z 1K7

L’éducation des années 30 à 50 est confessionnelle, c’est-à-dire que la division des écoles est sur la base de la religion. Dès ses premiers instants, deux écoles sont donc construites pour combler les besoins de deux populations distinctes, les protestants, majoritairement anglophones, et les catholiques, majoritairement francophones. L’école catholique est construite en pente le long de l’avenue Marquette, en face de l’église et à côté du presbytère. 

Elle porte d’abord le nom de St-Joseph, puis lorsque l’église Ste-Amélie devient la Cathédrale St-Jean-Eudes, en 1942, elle devient l’École St-Amélie. Ce sont les Sœurs de Ste-Croix, convaincues par Mgr Napoléon-Alexandre Labrie, alors vicaire apostolique, qui font les classes. Cette première école s’occupe tant des francophones que des anglophones. Sœur Marie-Lucie (Béatrice Boucher) enseignait le chant et la musique, Sœur Marie Saint-Jean (Lucille Ledoux) s’occupait des arts et aussi de musique. Les élèves avaient droit à des séances de cinéma d’après-midi et présentaient de petites pièces de théâtre au sous-sol de l’église.

En 1949, une école normale s’ajoute à l’enseignement primaire et secondaire.

Le premier obstacle vint de la part de la population. On avait une école dont on était satisfait. Les jeunes filles qui en sortaient, après y avoir complété le cours ordinaire, pouvaient trouver facilement de l’ouvrage dans les bureaux de la compagnie Québec North Shore, bientôt à la British Aluminium ou en d’autres entreprises, en attendant de se marier. Qu’avait-on besoin de plus? La seule ambition des parents et des jeunes filles en général était ce salaire facile.

À une culture supérieure, on ne pensait même pas. Mgr Labrie invita les parents et tous les intéressés à une conférence à la salle paroissiale.

Le grand mal, c’est que bon nombre de nos gens ne connaissaient rien de notre système d’éducation, qu’ils jugeaient inférieur. Pour eux le nec plus ultra de l’éducation était la connaissance de l’anglais. Le conférencier [Mgr Labrie] leur expliqua longuement notre système, insista sur sa valeur culturelle, cita des exemples et rappela aux parents que notre région en était rendue au point où elle devait penser non seulement à gagner de l’argent, mais à s’élever au niveau culturel des autres régions du pays. Nous devions y mettre de la fierté. L’école normale nous permettait déjà de commencer ce nivèlement en attendant que le cours classique, pour les filles comme pour les garçons vienne mettre le complément.

Lorsque les Clercs de St-Viateur construisent une école des garçons sur l’avenue Cadillac en 1948, l’École St-Amélie devient une école de filles. La population anglophone étant en régression, les populations étudiantes francophones et anglophones échangeront d’école au début des années 70. L’école McCormick deviendra francophone et l’École Ste-Amélie se changera en Baie-Comeau High School qui enseignent tant à l’élémentaire qu’au niveau secondaire. 

L’école McCormick subira un incendie dévastateur en 2004. La Commission scolaire de l’Estuaire décidera de ne pas la reconstruire. Une fresque, faite par les élèves et sauvée des flammes, est exposée près du pavillon Mance.